Voulez-vous vraiment sauver les abeilles ?
Même si les apiculteurs donnent l’alerte depuis plusieurs dizaines d’années, on en parle désormais tous les jours : les scientifiques, les médias, les politiques nous alertent sans cesse sur la disparition prochaine des insectes polinisateurs. Mais que faisons-nous réellement pour l’éviter ?
Je croise souvent des personnes qui me demandent :
« Qu’est-ce que je peux faire pour sauver les abeilles »
C’est très simple : Vous avez un jardin ? une pelouse ? offrez leurs une part de jachère.
Les fleurs sauvages pousseront naturellement et offriront un superbe garde-manger à toutes sortes d’insectes polinisateurs, notamment à l’abeille solitaire ou sauvage que l’on oublie souvent quand on parle de la disparition des abeilles. (L’abeille dite « domestique », celle que nous connaissons mieux car elle produit notre miel, n’est qu’une variété parmi une 1000 sortes d’abeilles connues en Europe, mais les autres ne sont pas moins importantes pour la survie de notre biodiversité, bien au contraire certaines sont même de meilleures butineuses !
Mais la réaction des personnes est toujours très mitigée…
« Mais je ne peux tout de même pas laisser « les mauvaises herbes » envahir mon jardin ! »
En effet… c’est un choix à faire. « Notre jardin » est une portion de nature que nous avons privatisée et un bon citadin aimera sa pelouse bien tondue, les jolies fleurs sélectionnées bien alignées..etc. mais malheureusement souvent dépourvue de nourriture pour les insectes. Et les « mauvaises herbes » sont souvent tout sauf mauvaises pour la nature.
Le trèfle par exemple qui pousse naturellement sur nos pelouses est une excellente plante mellifère que l’on retrouve dans nos latitudes de la mi-avril à septembre.
Vouloir cultiver un green de golf dans son jardin est presque un crime pour les insectes !
Tondez votre pelouse tous les jours si vous y tenez vraiment mais de grâce, laissez leur – ou bien plutôt rendez-leur un peu de vraie nature, quelques mètres carrés épargnés seront déjà très bien.
Certaines communes l’ont bien compris et adoptent une politique de fauchage tardif. Cela consiste à laisser pousser naturellement toutes les plantes vivaces en bordure de route, parcs, écoles…etc. Les plus grincheux diront que c’est par souci d’économie sur l’entretien des espaces verts de la ville.. Et bien je dis tant mieux ! tout le monde y gagne pour une fois…
Et si vous rendiez un peu de votre jardin à la nature ?
David Trouillard